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 I don't love you (like I did yesterday) De Ariane

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Cdt

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MessageSujet: I don't love you (like I did yesterday) De Ariane   I don't love you (like I did yesterday) De Ariane EmptyMar 11 Nov - 20:06

**************************************************
Je marchais d'un pas exagérément lent, tête baissée, inconscient de tout ce qui pouvait se passer autour de moi. Malgré mes sens aiguisés comme des lames de rasoirs, je n'entendais rien, trop occupé à essayer de vider mon esprit tourmenté de toutes ces pensées plus que futiles. Je soupirai, décidément accablé par cet effort colossal que j'avais entrepris. Je m'arrêtai et m'assis dans l'herbe fraîche. Sans trop savoir pourquoi, je décidai de m'allonger, laissant alors mes yeux faire face au soleil ardent qui assaillait ma peau blanche. Celle-ci ne tarda pas à briller aux rares endroits où elle restait découverte. Je fermai les yeux et me retrouvai dans une obscurité presque parfaite. J'avais la sensation que le sol tournait tel un tourbillon infini. Puis, lorsque j'ouvris les yeux, tout s'arrêta. Le vent ne soufflait plus, les arbres ne bougeaient plus, les oiseaux ne chantaient plus. Le temps semblait s'être suspendu. Je me levai d'un pas hasardeux et me dirigeai à ma manière près d'un arbre qui me paraissait bien être centenaire à la vue de la taille de son tronc. Appuyé contre celui-ci, j'observai la nature autour de moi : elle restait immobile. Elle en devenait presque menaçante dans ce silence pesant. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi l'environnement avait cessé toute activité. J'aperçus une branche sur le sol. Je m'en approchai. Lentement, je posai mon pied sur le bois mort : pas de craquement. J'avalai difficilement ma salive : que se passait-il ? Je décidai de reprendre ma place initiale et refermai les yeux. Le bruit ambiant reprit son activité apaisante. Paupières fermées, je tentai d'examiner le noir qui s'offrait à mes pupilles dorées. Sans savoir pourquoi, j'avais l'impression qu'un visage se dessinait peu à peu et se mettait à danser dans cette obscurité qui avait pourtant été (d'habitude) mon seul coin de tranquillité. Plus les secondes passaient, plus les traits devenaient nets. Je finis par les reconnaître : Alice. Pourquoi ma soeur m'apparaissait-elle ? Pourquoi pensais-je (inconsciemment) à elle ? Les lèvres du spectre bougèrent, articulant vaguement quelques mots difficilement perceptibles. Je me concentrai pour comprendre le murmure que le visage me soufflait. Mais la minne visiblement maussade me remit les idées en place, m'indiquant par la même occasion la raison pour laquelle j'étais venu m'enterrer dans cette clairière éloignée de toute vie "humaine". Je me rappelai maintenant des mots qu'elle avait employés.
- Je suis désolée, Edward.

Désolée... Elle l'était vraiment. Je n'avais jamais vu cette expression sur son visage durant ma longue vie. Jamais. Alice ne m'avait jamais paru aussi triste, aussi abattue. Je préfèrai ne pas penser aux paroles qui avaient suivi un long silence durant lequel mon esprit avait envisagé toutes sortes de réponses à sa détresse. Toutes sauf la bonne. Toutes celles qui aboutissaient à un mur. Toutes celles qui étaient fausses. Toutes celles qui n'étaient pas cruelles envers moi. Toutes celles qui auraient pu me faire sourire tellement cette fille s'attirait de problèmes. Je sentis des larmes rouler sur mes joues. Les traîtresses ! Je devais les retenir... Les hommes ne pleurent pas... Ils se battent... Je ne devais pas me laisser aller... C'était être faible, être impuissant... C'était... indigne du grand Edward Cullen. Je ne pouvais pas me laisser abattre.

- Edward ?

Je me retournai, passant rapidement mes doigts sur mes yeux. Mon regard était bien embué par les larmes, mais je reconnus sans peine la jeune fille qui se dressait en face de moi. Je l'avais vu bien des fois : je l'avais évitée, je l'avais aimée... Maintenant, tout serait différent. Tout. Absolument tout.
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Cdt

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MessageSujet: Re: I don't love you (like I did yesterday) De Ariane   I don't love you (like I did yesterday) De Ariane EmptyMar 11 Nov - 20:06

J'avalai ma salive, tentant de ne pas montrer toute la colère qui bouillonnait en moi. Je plongeai mon regard doré dans celui de celle qui avait prononcé mon prénom. J'essayais encore une fois de déchiffrer ses pensées, sans succès.


- Je me doutais bien que j’allais te trouver ici, dit la jeune fille d’une voix hésitante.
- Tu t’es pas trop foulée, mmm ? répondis-je, une once d’agressivité traînant dans mes paroles.


La jeune fille baissa la tête, visiblement dépitée par ma réponse qu’elle espérait sans doute ne jamais entendre de ma part. Le regard dur, je la fixai : elle tentait de se cacher derrière ses cheveux noirs. Cela me déplaisait : elle ne voulait pas que je la voie. Seulement, je n’étais pas décidé à jouer les gentlemen. Je m’approchai d’elle, la main tendue vers son visage, prêt à agripper son menton si elle décidait de se dérober. Mais, elle resta immobile. Je sentais son appréhension vis-à-vis de notre contact. Je passai ses longs cheveux noirs derrière son épaule droite. Blanche, elle était blanche... Comme moi... Je vis son regard descendre sur le sol. Je l’entendis ravaler quelques larmes. Ma colère s’estompa et je m’asseyais doucement dans l’herbe. Elle se laissa tomber sur le sol et posa sa tête sur mon épaule. Je soupirai.


- Qui ? Quand ? Pourquoi ? articulai-je en laissant mes yeux se perdre dans le vague.


Je n’entendis pas de réponse. Je regardai la jeune fille en coin : je voyais des larmes couler sur ses joues qui resteraient désormais pâles pour toujours.


- Bella, réponds-moi. S’il te plaît.


J’observai le silence que gardait Bella : il était plus qu’évident qu'elle ne désirait nullement aborder le sujet... Mais je ne pouvais décemment pas me contenter d’hypothèses infondées. Je devais savoir ce qui c’était passé. Je m’apprêtai à insister mais je me contentai seulement de soupirer. Je regardai la nature. Le vent caressait l’herbe, tout comme je caressais doucement les cheveux de la jeune fille. Quelques gouttes d’eau perlaient sur des brins verts, tout comme quelques larmes perlaient au bords des yeux de Bella. Je me pinçai les lèvres, refusant encore de croire ce qui s’était produit. Je sentis deux doigts frôler la peau de mon visage. Ils appuyèrent doucement sur mes joues, essuyant des larmes qui avaient coulé sans que je m’en sois rendu compte.


- Je suis désolée, murmura Bella entre deux sanglots étouffés.


Je hochai la tête, dépité par le ton triste qu’elle avait employé. Je voulais lui répondre, je devais lui répondre que ce n’était pas de sa faute. Mais aucun son ne sortit de ma gorge. Pas même un gémissement. Je posai ma tête sur la sienne. Nous restâmes immobiles plusieurs minutes, tels des statues parfaitement taillées dans du marbre. Seule la nature brisait le silence pesant qui régnait dans la clairière. Le soleil venait de se cacher derrière un nuage. J’inspirai profondément, tentant pour la énième fois d’articuler quelques mots. Mais Bella me devança.


- Je sais que tu veux savoir ce qui s’est passé. Mais je ne crois pas...
- Je dois savoir, Bella.
- Non, répliqua-t-elle fermement. Tu veux savoir. Et ce n’est pas la même chose.


Je baissai la tête et me tus. J’avais l’impression qu’elle voulait me protéger de quelque chose, ou de quelqu’un. Mais elle n’avait pas à le faire. Je n’avais pas su être là pour la préserver. Je ne méritais pas son affection, je ne méritais pas sa protection... Je ne méritais rien. Je méritais juste qu'elle me laisse tomber. Seulement, elle n’avait pas l’air d’être décidée de me rayer de sa vie...


- Je...
- Je sais que tu fais ça pour m’empêcher de...
- C’est mieux comme ça, Edward ! me coupa-t-elle, plus déterminée que jamais. Je ne voudrais pas que cette histoire sème le désordre dans ta vie !
- C’est déjà fait, répondis-je froidement.
- Et j’en suis désolée !


Je tournai la tête de l’autre côté. Je ne voulais pas croiser son regard. Je ne voulais pas qu’elle me voie aussi furieux. Je ne voulais plus la faire souffrir. Je ne voulais plus la faire s’inquiéter pour moi. Je n’avais plus la force de faire comme si tout était vraiment « parfait » puisque si cela avait été le cas, je n’aurait jamais existé. Et elle, elle serait toujours la Bella que j’aimais, la Bella que maintenant je regrettais, la Bella qui se fondait dans la masse,... Elle serait toujours la Bella la plus normale que le monde ait jamais connu. Je me levai, mélancolique, et je repensai tous ces moments merveilleux que j’avais passé avec celle que j’appellerais désormais secrètement « l’ancienne Bella ». Je me souvenais de tout... Ses rires, ses joues roses,... Tout ce qui maintenant allait être perdu à jamais. Comme les larmes se perdent dans la pluie.


- Je suis désolé de ne pas avoir su comment faire pour te protéger, soupirai-je en retenant un sanglot avant de partir.


Je l’entendis bondir sur ses pieds. Retenu par une force plus puissante que tout, je m’arrêtai et attendis qu’elle me parle.


- Tu l’as fait, Edward, murmura-t-elle. Mais... Ce n’est pas de ta faute, tu m’as protégée tellement de fois. Tu ne pouvais pas être toujours là pour moi. N’importe où.
- Si, je devais tout faire pour toi.
- Edward... C’était le destin. Mon destin. Personne ne pouvait rien y faire. Tu l’as certainement repoussé. Mais cela devait arriver.
- Si personne ne pouvait rien y faire, tu n’as pas à être désolée non plus, répondis-je en me retournant.


Nous nous observâmes en silence. Je ne cessais pas de me répéter encore et encore de ne pas laisser des larmes me trahir. Je ne pouvais pas me permettre de pleurer ouvertement devant elle. Seul à la rigueur... Non... Les hommes ne se laissent pas aller. Ils ne laissent pas leurs sentiments prendre le dessus. Non, ils se battent, ils luttent...


- Je suppose que si tu restes, c’est pour insister, dit-elle en inclinant la tête en direction du sol.


N’entendant pas de réponse, Bella leva les yeux vers moi. Je hochais la tête. Mon regard triste sembla l’intimider et elle s’empressa de se cacher derrière ses cheveux bruns. J’esquissai un léger sourire en coin. C’était une de ses vieilles habitudes. Elle mettrait certainement beaucoup de temps à s’en débarrasser. Mais du temps, elle en aurait... A revendre.


- Est-ce utile de te rappeler que tu ne rougiras plus ?


Je m’approchai lentement d’elle, les yeux emplis de tendresse, le regard embué par quelques larmes. Je voyais pourtant bien qu’elle tremblait. Je l’entendis ravaler des sanglots. Je posai ma main sur son épaule et repoussai ses cheveux derrière sa nuque. Bella me regarda, le visage baignant dans les sanglots. J’allai lui parler mais je préférai la serrer fort contre moi. Elle se laissa tomber dans mes bras. Je soupirai de tristesse et caressai ses cheveux. Je sentis son odeur enivrante pendant quelques secondes. Puis je fermai les yeux.


And I know
There’s nothing I can say
To change that part
To change that part
To change


Je sentis des larmes rouler sur mes joues. Je baissai alors la tête pour atteindre la manche de ma veste. A peine eus-je fini de m’essuyer les yeux que Bella se retirait de mon étreinte. Elle avala sa salive et plongea ses prunelles brunes dans mon regard doré : elle était prête.


- Emmett, lâcha-t-elle.
- Emmett ?
- C'est lui qui m’a...
- C’est à cause de lui que... Quel imbécile !


J’étais furieux. Je devais même paraître pire qu’un chien enragé. Mais j’en avais plus après moi-même qu’après mon frère. J’aurais dû m’en douter. Ces derniers temps, lorsque Bella venait chez nous, il la regardait d’un mauvais œil. Et puis, il y avait tout ces sous-entendus à propos d’une fille, de boire... Mais je ne m’y étais pas vraiment intéressé. Je pensais que c’était encore une fois une de ses idées qui lui passaient par la tête, je pensais que c’était un de ses « rêves »... Et il m’avait pourtant laissé entendre que ce serait un cauchemar pour quelqu’un... Je ne lui avais pas demandé plus de détails, répugné à la simple idée d’imaginer ce carnage... Non... Je n’avais même pas jugé utile de lire dans ses pensées afin de savoir qui était cette fille. J’étais persuadé que ce n’était rien. Juste des paroles en l’air. Juste un énième « fantasme » tordu dans l’esprit de mon frère. Pas quelque chose qu’il voulait faire. Je tournai en long, en large et en travers dans la clairière, cherchant désespérément une idée pour le lui faire payer.


- Je t’avais dit que c’était mieux que je ne te le dise pas.
- Et pourtant tu l’as fait. Et je peux te jurer que c’est mieux que tu me l’aies dit.
- Edward...
- Il a brisé le travail que Carlisle avait mis en place depuis des siècles, Bella !
- Je ne dirai rien à Jacob, ni à personne, me répondit Bella au bord des larmes.
- On ne peut pas garantir qu’ils ne le sauront pas un jour ! hurlai-je. Par contre, je peux te garantir que je vais lui régler son compte !
- S’il te plaît, Edward ! C’est ton frère !
- Ah oui ?! Et il s’est souvenu que j’étais son frère quand il t’a transformée ?! aboyai-je. Il s’en est souvenu, hein ?! Dis-moi s’il s’en est souvenu ?! Il m’a blessé ! Délibérément en plus ! Et tu voudrais que je le traite comme mon frère ?!
- Edward, je...

Ne la laissant pas terminer, je fonçai tête baissée dans la forêt environnante.
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MessageSujet: Re: I don't love you (like I did yesterday) De Ariane   I don't love you (like I did yesterday) De Ariane EmptyMar 11 Nov - 20:07

Vengeance... Vengeance... Je n’avais que ce mot qui me venait à l’esprit. Vengeance ! Je ne lui pardonnerais jamais ce qu’il avait osé lui faire, ce qu’il avait osé me faire, ce qu’il avait osé nous faire. Jamais. Je sautai dans ma Volvo et démarrai en trombe, oubliant d’attacher ma ceinture. Je roulais à vive allure sur la 110. Je devais bien dépasser la limite de vitesse de plusieurs dizaines de kilomètres par heure, mais je n’en avais strictement rien à faire. La seule chose qui m’importait pour le moment, c’était refaire le portrait de mon frère. Je pris la 101 en direction du sud et j’arrivai à Forks à la vitesse d’un claquement de doigt. Je traversai la ville à plus de cent à l’heure. Je ralentis quelque peu avant d’emprunter le chemin de chez moi. J’accélérai sur l’allée caillouteuse puis je plantai un coup de frein devant la villa, juste à temps pour ne pas emboutir la décapotable de Rosalie. Je descendis de ma Volvo argentée, claquai la portière et me dirigeai fermement vers la villa. Je rentrai sans regarder autre chose que l’escalier. Je montai les marches quatre à quatre et m’arrêtai devant la porte de la chambre de Rosalie et Emmett. Je ne pris pas la peine de frapper. J’entrai donc, toujours aussi enragé. Emmett était seul, ce qui m’arrangea. Il était assis dans un fauteuil, écoutant certainement une musique de sourd dans son iPod comme à son habitude. Mais je ne m’attardai pas sur ce détail. Je fis claquer la porte derrière moi et m’approchai de lui. Il se retourna, étonné de me trouver là. Je le fixai méchamment, le regard noir lançant des éclairs à son attention.

- Qu’est-ce que tu fais là ? me demanda-t-il en enlevant une oreillette.

Je lui arrachai l’autre et balançait son MP3 contre le mur de la pièce. Il me regarda éberlué et se leva pour se mettre à ma hauteur.

- Tu devrais savoir pourquoi je suis là, aboyai-je en le faisant se rasseoir sur son fauteuil par une simple pression sur les épaules.
- Je t’avoue que je ne comprends pas vraiment ce qui se passe.
- Bien sûr, et suis-je censé te croire ?

Emmett me regarda, semblant toujours aussi perdu. Je m’approchai un peu plus près de lui. Je me baissai et lui murmurai à l’oreille :

- Si je te parle de Bella, tu comprends pourquoi je suis furieux après toi ?
- Ah non, au contraire, je vois encore moins où est le problème avec moi, me répondit-il.
- Tu es un bon comédien, sifflai-je. Sauf que je sais que c’est toi.
- Bon, aurais-tu l’amabilité de m’expliquer, Edward ? C'est une blague ou...?

Je les envoyai lui et son fauteuil valdinguer contre la commode en ébène. Il écarquilla les yeux, surpris par le surplus de fureur qui émanait de moi. Mais il n’avoua toujours pas. Je m’avançai vers lui, attrapai sa gorge et le soulevai de façon à ce qu’il fusse à ma hauteur.

- J’ai l’air de plaisanter ?

Emmett ne répondit pas. Je le lâchai violemment, le laissant atterrir sur son siège comme un vulgaire bout de bois mort. Il me regardait. Je me déplaçai vers le mur puis me retournai. Je le fixai longuement. Mon frère (ou plutôt celui qui était censé l’être) finit par se lever. Il se posta juste en face de moi. Peut-être allait-il craquer et me dire pourquoi il lui avait fait ça...

- Tu as pété un plomb mon pauvre Edward, me dit-il en esquissant un sourire narquois. Tu vas aller voir Carlisle et puis il va te dire que...
- Oui, tu as raison, je vais aller voir Carlisle et je vais aller lui dire ce que tu as fait.
- Ah, et qu’ai-je fait ? Je t’ai pris quoi ?
- Bella, lâchai-je.

Emmett me regarda, hébété par ce que je venais de lui dire. Il semblait une fois de plus ne pas comprendre ce que je lui disais. Peut-être que je lui parlais de quelque chose qu’il ne savait pas... Non, Bella m’avait assuré que c’était lui qui l’avait transformée.

- Quel est le rapport avec Bella ? Je ne lui ai rien fait !
- Bien sûr ! Tu ne lui as rien fait...

Je laissai mon poing s’écraser dans la joue de mon frère. Il tomba en arrière. Je le toisai. Emmett passa sa main sur son visage puis se remit sur ses pieds. Il me regarda longuement, les yeux noirs de haine envers moi.

- Tu as transformé Bella et tu oses me dire que tu n’as rien fait ? C'est la meilleure...
- Je ne sais pas qui t’a raconté ça mais c'est faux.
- C’est la première concernée qui me l’a dit. Satisfait ?
- Ecoute, je ne voudrais pas te faire redescendre sur terre mais je ne lui ai rien fait, tu m’entends ?! Je ne lui ai rien fait ! Donc, en d'autres termes, elle t’a menti. Tu comprends ce que je te dis, Edward ? Bella t’a menti.

Je repoussai Emmett un peu plus loin dans la pièce. Les yeux lançant des éclairs assassins, il se rapprocha de moi, leva la tête et me regarda de haut. Comme si je n’étais qu'un minable. Ce fut à mon tour de prendre un coup. Mon frère m’envoya valser contre le coin de l’armoire de Rosalie. Je venais presque de me casser le dos, mais je me moquais éperdument de la douleur que mon corps ressentait. Je me relevai, je vacillai. Emmett s’avança vers moi, décidé à me mettre KO. Il me donna un autre coup dans le bas ventre, et je fus obligé d’abdiquer. Replié sur moi-même pour éviter une autre attaque, il attrapa ma nuque et me mit littéralement face contre terre. Puis il s’occupa de tenir fermement mes poignets de sa main libre pour finalement passer au dessus de moi et aller appuyer son genou sur le bas de mon dos. J’étais prisonnier.

- A mon tour maintenant. Je vais te dire ce que je pense de ton attitude. Je pense que tu es un crétin de croire sur parole une fille qui vient de subir une transformation.
- A quoi ça te sert de me dire ça, hein ? demandai-je, luttant pour ne pas hurler sous la masse de muscles qui s’appuyait de plus en plus sur moi.
- Peut-être que comme ça tu ouvriras les yeux.

Emmett appuya encore sur ma nuque. C’était trop. Je criai de douleur, alertant peut-être par la même occasion quelqu’un dans la villa...

- Une dernière chose, me souffla-t-il en tirant sur ma nuque et en abattant tout le reste de son poids sur le bas de mon dos. Explique-moi ce que j’aurais gagné en la transformant, Edward ? Hein ? Dis-moi ce que j’y aurais gagné.

Je préférai garder le silence. Je vis la porte s’ouvrir. Soulagé, je vis la fine silhouette d’Alice se dessiner devant moi et Emmett. Elle jeta un regard noir à ce dernier qui me relâcha sans se faire prier. Je ne compris pas pourquoi il m’avait abandonné, rien que sous le regard, aussi dur fut-il, d’Alice. Il prit tout de même le temps de m’ajouter autre chose en sortant de la pièce.

- Réfléchis-y, Edward.

Puis il referma brusquement la porte derrière lui. Ma sœur s’avança près de moi, alors que je n’avais pas bouger d’un centimètre. Je réfléchissais, tentant de peser le pour et le contre... Emmett m’avait bien eu. Il m’avait assuré que Bella m’avait menti, mais elle m’avait assuré que c’était lui qui l’avait transformée... Oui mais elle n’avait pas voulu que j’aille lui expliquer ma façon de penser... Elle avait joué la carte de la fraternité, espérant me calmer.

- Ca va aller ? s’inquiéta la voix d’Alice.

Je me contentai de hocher la tête, incapable d’articuler quoi que ce soit. Je n’arrivais plus à la comprendre... Pourquoi Bella m’aurait-elle menti ? Cela n’avait aucun sens ! Et pourtant, cela pouvait tout expliquer ! Tout ! Son hésitation à me raconter ce qui s’était passé, sa réticence à ce que j’aille voir Emmett, l’incompréhension puis les questions et les réponses de ce dernier,... Mais non, je ne pouvais pas le croire... C’était... Juste impossible ! Oui, c’était ça : « juste impossible »... Je murmurais ces mots entre mes dents pendant qu’Alice me parlait. Je ne savais pas de quoi mais elle me parlait. Je comprenais quelques mots : « Bella », « Emmett », « aime », « pas dû », « difficile »... A dire vrai, je me moquais éperdument du sujet de la conversation que ma sœur menait seule. Elle aurait pu me parler de l’état pitoyable de la pièce ou d’un autre sujet, je serais resté dans le même état : presque inconscient. Presque parce que, les yeux à peine ouverts, mon cerveau fonctionnait à mille à l’heure : j’étais « occupé ». Beaucoup trop « occupé ». Trop « occupé » à ruminer ma défaite, trop « occupé » à me repasser sans cesse la bande son de ce que venait de me dire Emmett, trop « occupé » à revoir encore et encore un visage sombre et inconnu s’approchant dangereusement de Bella,... Je secouai vainement la tête, espérant pouvoir chasser ces idées noires de ma tête.

- Tu pourrais au moins faire semblant, Edward.
- Je suis désolé, soufflai-je, les yeux baissés.

J’avalai ma salive en silence puis je regardais ma sœur. Celle-ci me semblait anormalement tendue. En temps normal, j’aurais balayé ses pensées. Mais là, je n’en avais pas envie, je n’en avais pas la force. La seule chose que je désirais, c’était de retourner à la poussière... La seule chose qui m’attirait, c'était de mourir, ou d’errer pour le restant de mes jours loin de Forks, loin de Washington, loin de tout. Je sentis une main réconfortante serrer la mienne. J’abandonnai mon examen du vide et regardait Alice.

- Ca ira, me dit-elle, d’une voix douce. Je suis sûre que si elle ne t’a pas expliqué, c’était pour une bonne raison.
- Peut-être, soupirai-je en me redressant.

Un court silence s’empara de la pièce. J’observais discrètement les yeux de ma sœur, apparemment troublée par quelque chose d’anormal. Le regard perdu dans le vague, elle esquissait une moue écœurée. Puis elle me regarda.

- Qu’est-ce qui se passe ? l’interrogeai-je, ouvrant des yeux ronds.
- Je... Je crois que je viens de comprendre... Non, rien.
- Non, pas rien.
- Laisse tomber, me dit Alice en détournant les yeux.
- Non ! Explique-moi ! ordonnai-je à ma sœur en attrapant son visage, l’obligeant à me regarder dans les yeux.
- Tu me fais mal, Edward !

Alice se débattait. Sans trop savoir pourquoi, je la lâchai. J’eus l’impression que mes yeux sortaient de leurs orbites tellement tout me paraissait dingue. Alice baissa les siens sur les dessins du sol. Elle se leva. M’adressant un regard noir, elle poussa la porte. Elle fit un pas dans le couloir puis se ravisa. Je l’observai faire. Légèrement plus redressé, j’allais me lever pour la retenir encore quelques minutes mais ses yeux me paralysèrent par je ne sais quelle puissance.

- Réfléchis bien, Edward, me dit-elle froidement.
- A quoi ?
- A ton erreur. Pardon, à tes erreurs. Et ne me dis pas que tu ne comprends pas.
- Et si c’est vraiment le cas ?
- Tu vois exactement de quoi je parle. Tu sais que tu as eu tort. Mais si tu refuses de l’admettre, c’est autre chose.

Elle resta silencieuse quelques instants, me transperçant le cœur de ses yeux. Je savais pertinemment qu’elle avait raison : je ne voulais pas admettre que je m’étais trompé. Le grand et vertueux Edward Cullen ne pouvait pas se tromper.

- Descends tout à l’heure, si tu as la force d’admettre la vérité, rajouta-t-elle d'un ton hautain.

Puis elle sortit d’un pas léger hors de la pièce. Je regardais son ombre s’éloigner dans le couloir. Je me levai enfin et je partis dans ma chambre, laissant derrière moi l'état désastreux de la chambre de Rosalie et Emmett. De toute façon, je n’en avais rien à faire. Je refermais la porte de ma pièce personnelle. Je m’appuyais contre celle-ci, mes pupilles enfermées dans le noir. Je sentais de l’eau au bord de mes paupières. Je passai rapidement mes doigts sur mes yeux puis me retournai contre le bois vernis.

Clutching my cure
I tightly lock the door
I try to catch my breath again
I hurt much more
Than any time before
I have no options left again

J’abandonnai la porte. Je m’assis devant mon bureau et me laissai aller. La tête dans les mains, je me demandais si (bien que je ne dormais jamais) tout ceci n’était pas qu’un monstrueux cauchemar. J’avais la sensation d’être abandonné par tout mon entourage, en particulier par Alice et Bella. Mais je savais que ce n’était pas de leur faute : Bella, c’était tout simplement parce que je n’étais pas arrivé à la protéger, et le fait que l’on me répète sans cesse qu’elle m’avait menti me donnait l’impression de perdre le contrôle de notre relation. Quant à Alice, c’était certainement dû à mon entêtement. Et je ne pouvais pas la blâmer pour une faute qui m’était attribuée. Et encore moins quand je reconnaissais avoir eu tort. J’avalai ma salive puis laissai mes mains lâcher ma tête. J’eus le sentiment de faire une chute de plusieurs millions d’étages. Comme si j’avais voulu sauter pour trouver la vérité dans un autre monde. Mon visage s’écrasa contre le bois chaud. Yeux clos, je tentai de faire le tri entre toutes les informations qui m’étaient données. Je passai près d’un quart d’heure à me torturer l’esprit. Et j’arrivai toujours au même point, après chaque conclusion : Bella m’avait menti. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Je ne le savais pas. Si c’était le cas, elle l’avait sûrement fait pour une bonne raison. Mais laquelle ? Excellente question. Mais j’étais déterminé à en connaître la réponse. Quoique je n’étais toujours pas vraiment convaincu de cette théorie, qui me paraissait toujours aussi improbable qu’avant. Je me levai et descendis les escaliers. J’arrivai en bas, et je vis Alice, assise sur le canapé. Elle devait sûrement m’attendre puisqu’elle m’esquissa un sourire lorsqu’elle me vit dressé en face d’elle.

- Je savais que tu viendrais.
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